Choix de la plante

Chaque plante possède ses propres caractéristiques énergétiques et thérapeutiques. Chacune est unique et a sa propre manière d’agir. Lorsque l’on sélectionne une plante, nous devons tenir compte de la personne qui la recevra, de la problématique ou des déséquilibres en jeu, du contexte dans lequel la plante sera utilisée et des propriétés médicinales et aspects énergétiques associés à la plante. Le lien entre le « terrain » de la personne et l’énergétique de la plante sera considéré pour assurer l’équilibre énergétique. Par exemple, si le terrain de la personne est humide et chaud, nous prioriserons des plantes rafraîchissantes et asséchantes pour rétablir l’harmonie. En sélectionnant différentes plantes pour une personne, nous tiendrons compte également de la synergie entre ces plantes. La formulation est un art! En herboristerie, tout est une question d’harmonie et de synergie entre les plantes et la personne.

En outre, il faudra également s’assurer de travailler avec la bonne plante (l’espèce) en vérifiant les noms latins des plantes sur les produits achetés et en s’assurant d’acheter des produits d’herboristerie auprès de fabricants et fournisseurs de confiance. Il est également important de bien identifier les plantes lors de nos cueillettes, en utilisant un guide d’identification fiable. Par exemple, l’Eupatorium perfoliatum et l’Eupatorium purpureum n’ont pas les mêmes usages médicinaux. Certaines plantes, de plus, ont des « cousines toxiques » qui peuvent leur ressembler. C’est pourquoi une identification précise des plantes est essentielle.

Finalement, il convient de bien vérifier que les plantes choisies sont sécuritaires pour la personne, en prenant soin de vérifier les contre-indications et les interactions avec la médication. Il sera important, de plus, de vérifier le potentiel de toxicité des plantes sélectionnées et de s’attarder aux combinaisons de plantes dans une formule. Certaines plantes peuvent avoir des effets contradictoires (ex. : valériane et Cayenne). Puis, certains conflits peuvent exister entre les plantes et certains aliments de la diète. Par exemple, la consommation concomitante de ginseng et de café donne des palpitations.

Cueillir au bon moment

Chaque partie de la plante possède son moment optimal de récolte. Par exemple, les racines sont souvent cueillies en automne lorsque l’énergie et les constituants de la plante se concentrent dans celles-ci. De même, les feuilles sont généralement récoltées avant l’apparition des fleurs au printemps, pour garantir leur concentration maximale en principes actifs. Pour que les plantes médicinales soient efficaces, il faut s’assurer qu’elles ont été cueillies au bon moment, au bon stade de croissance et à la bonne saison. De plus, nous nous assurerons que les plantes ne sont pas arrosées de pesticides ou d’herbicides. La contamination des plantes nuira à leurs effets thérapeutiques et à la santé.

Séchage adéquat

Un séchage inapproprié peut altérer les propriétés médicinales des plantes. Un séchage réalisé à l’abri de la lumière dans un lieu assez sec et chaud (sans être trop chaud) est recommandé pour préserver au mieux les composés actifs des plantes. Une fois séchées, les plantes devraient demeurer aromatiques (si elles contiennent des huiles essentielles) et devraient conserver leur couleur. Les plantes mises en sachets de thé et en capsules, achetées en magasin, sont souvent inefficaces, puisqu’elles sont vieilles et mal séchées. Il convient donc de bien choisir ses plantes lors de l’achat.

Utilisation de la bonne partie de la plante

Il est important d’utiliser la partie appropriée de la plante pour obtenir les effets désirés. Que ce soient les feuilles, les fleurs, les racines ou les graines, chaque partie possède des vertus distinctes. Par exemple, la feuille d’ortie sera choisie pour son apport en minéraux, tandis que ses graines seront utilisées pour soutenir les reins et ses racines pour soutenir la prostate. De plus, il conviendra de s’assurer d’utiliser la bonne partie, dans certains cas, pour assurer une prise sécuritaire. Chez certaines plantes, des parties sont sécuritaires à consommer, alors que d’autres sont toxiques. Par exemple, nous utilisons la racine du sceau de Salomon, alors que ses autres parties sont toxiques.

Le bon choix de préparation 

Les différentes méthodes de préparation, comme les teintures, les infusions/décoctions, les capsules ou les glycérés, peuvent influencer l’extraction et la biodisponibilité des composés actifs. Les teintures sont métabolisées différemment des infusions dans notre corps, par exemple. Il faudra donc baser notre choix de préparation sur ce que nous souhaitons aborder. Par exemple, les infusions seraient priorisées pour aborder les reflux gastriques, mais il pourrait être souhaitable de travailler avec des plantes en teinture lors de douleurs aiguës, puisque les teintures agissent plus rapidement en passant dans la circulation sanguine. 

De plus, les différents solvants viendront extraire des composés différents. L’eau et l’alcool extraient des composants différents, par exemple. Le pourcentage d’alcool utilisé dans la teinture (ex. 40 % ou 94 %) aura également un impact sur la concentration de certains composés dans le produit et sur la posologie. Le ratio plante/alcool dans les teintures sera aussi à considérer. 

Il est important de choisir le type de préparation la mieux adaptée à chaque plante et à chaque situation. Par exemple, certaines plantes seront intéressantes en capsules, comme la valériane, et d’autres pas du tout. De plus, il faut s’assurer de bien réaliser nos préparations. Un temps d’infusion inadéquat, par exemple, pourrait compromettre l’efficacité des plantes utilisées.

Finalement, il faudra tenir compte de ce qui convient à la personne. Préparer des infusions peut être plus long et moins pratique que de consommer des plantes en teinture, par exemple. Pour qu’une plante soit efficace, encore faut-il que la personne la prenne!

Utilisation de la plante fraîche ou séchée

Certaines plantes sont plus efficaces lorsqu’elles sont utilisées fraîches, tandis que d’autres conservent leurs propriétés médicinales même après séchage. Il est crucial de connaître les spécificités de chaque plante pour en tirer une efficacité optimale.

Bon dosage, fréquence de la prise et durée de l’utilisation

Le dosage approprié varie en fonction de divers facteurs comme le poids, l’âge, la sensibilité individuelle et la condition de santé de la personne. La fréquence des prises, elle, peut varier selon que l’on aborde une condition aiguë ou chronique. Des dosages rapprochés (ex. : aux deux heures) sont généralement nécessaires en situation aiguë, par exemple. Certaines plantes s’utilisent à long terme, alors que d’autres ne s’utilisent qu’à très court terme. De la même façon, certaines plantes s’utilisent en gros dosages, alors que d’autres s’utilisent en dosages quasi homéopathiques (ex. : quelques gouttes).

Pour assurer que les plantes soient efficaces, il faudra également se demander quand il sera idéal pour la personne de les consommer. Par exemple, une plante pourrait nécessiter au moins 3 doses par jour pour être efficace. La plupart des plantes demandent 2 doses et plus par jour pour qu’elles demeurent actives dans notre organisme et qu’elles agissent efficacement. De plus, certaines plantes fonctionnent par principe d’accumulation. C’est donc par l’utilisation cumulée de ces plantes que nous verrons des résultats. Je pense à l’ortie par exemple. Avec d’autres plantes, nous voudrons éviter l’accumulation des composés et l’usage prolongé. Parfois, des pauses sont nécessaires, avec certaines plantes, pour assurer une efficacité ou un usage sécuritaire.

Certaines plantes ne seront utilisées qu’en usage symptomatique et qu’à des moments précis de la journée. Par exemple, une plante plus stimulante comme l’éleuthérocoque pourrait n’être recommandée que le matin, pour aider à renflouer l’énergie en début de journée. Prise le soir, cette plante peut être trop stimulante et ne pas convenir. De même, une plante amère devrait être prise avant les repas, pour stimuler la digestion. Certaines plantes anxiolytiques conviendraient en usage symptomatique, par exemple, lors de montées d’anxiété. D’autres plantes plus toniques seraient utilisées à moyen ou long terme. Il convient donc de savoir si nous voulons stimuler une fonction dans l’organisme ou tonifier un système ou un organe, lorsque nous établissons la durée d’utilisation d’une plante. Il est également important de noter que certaines plantes peuvent perdre leur efficacité après une utilisation prolongée, car une accoutumance peut se développer. C’est également à prendre en considération, parfois. De plus, dans certains cas, une prise de plante trop courte peut s’avérer inefficace. Par exemple, prendre des plantes pendant seulement deux semaines pour aborder l’eczéma. Certaines problématiques nécessitent du temps pour être abordées et pour que des résultats soient observés.

Avec les teintures d’alcool, nous voudrons déterminer une posologie efficace en évitant de donner une quantité élevée d’alcool inutilement. Le dosage des teintures dépendra aussi du ratio plante:alcool dans la préparation. Par exemple, un ratio de 1:2 signifie qu’il y a 1 g de plantes pour 2 ml de solvant ou d’alcool dans notre préparation.

Finalement, le bon dosage, la fréquence de ce dosage et la durée de la prise dépendront de la personne, du contexte et de nos intentions.

Les limites de l’herboristerie

Malgré leurs nombreuses vertus thérapeutiques, il est important de reconnaître que les plantes ont parfois leurs limites. Bien qu’elles puissent apporter un soutien significatif à la santé et au bien-être, il est essentiel de comprendre qu’elles ne sont pas toujours la solution unique ou définitive à tous les problèmes de santé. Dans certains cas, d’autres interventions sont nécessaires pour assurer la santé. De plus, chaque individu réagit différemment aux plantes. Ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas être aussi efficace pour une autre.